Combattant au nom du prince avec ta cuillière d'argent
Tu as forgé le nom de ta confrérie dans l'honneur,
Mais qui se souvient désormais des combattants
Qui ont joint ta foi à la leur.
Dans les salles vides du monastère
Résonne encore le nom de ton Père
Chanté pieusement dans tout nos banquets
Avant les plats que tu servais aux gourmets.
Draygos, Draygos mon ami où es tu ?
Même les religieuses n'ont plus ce goût si fin
Qu'elles avaient quand tu nous sauvais de la faim
Draygos mon ami reviendras tu ?
Aujourd'hui la Trinquébois n'est plus
Mais la joie de nos banquets résonnent encore
Et ton Père lui veille encore sur nous et sur les autres,
Même s'ils ignorent tout de son fils qui n'est peut être plus.
Le vent pousse le lourd air de l'hiver loin des monts enneigés, et sous la plaine froide de Ceth je marche dans la peine. Je n'ai pas oublié ce chemin désormais
couvert d'herbe que mes pieds ont foulés tant de fois. Les arbres, les buissons ont changés : Pas mes souvenirs. Je remarque désormais dans l'obscurité de la nuit les
contours du monastère et je tiens mon capuchon face au vent : Il était dis dans les hameaux aux alentours que les plus nécessiteux pouvait venir ici les jours de
disette : La Trinquébois partageait ses plats avec tout le monde. Aujourd'hui, le portail même n'est plus là, et quiconque entre comme il veut, même s'il n'y trouvera
ni manger ni boire. Je regarde longuement la façade du batiment pour voir si tout est comme dans mes souvenirs, mais tout est différent car il n'y a nulle vie ici
désormais. Dans la cour tout le nécéssaire pour le travaux des champs, et je reconnais de loin le tracé du jardin : Le Saint Livre de cuisine nous apprend qu'il n'y a
pas meilleur aliment que le fruit de notre travail s'il est accompagné de la bonne sauce.
Je porte haut ma torche une fois à l'intérieur, le hall semble vide sans les rires éclatant de la salle de banquet, et je trouve par terre un décor précieux : Les
insignes de la confrérie : La fourchette et le couteau croisés sur le bleu Brumebois de l'ancien royaume du Roy Mandural. Aujourd'hui le blason a bien perdu sa couleur
vive, mais les contours et les formes sont encore là, et un simple geste enlève la poussière qui recouvre depuis trop longtemps ce blason là.
Les tables et les bancs sont encore là, ils ont connus de nombreux fessiers et ont dus supporter bien des ventres remplis, mais qui ne se souvient pas de la célèbre
bataille des chevaliers, quand s'affrontèrent avec les fourchettes deux prétendants au titre de Chevalier d'honneur de la confrérie de la Trinquébois : Les deux
combattants gagnèrent quelques blessures, mais leurs oreilles se souviennent encore de tes remontrances, et leur mains souffres encore des montagnes de légumes qu'ils
eurent à éplucher. Oui, je dois bien avoir une cicatrice sur ma cuisse de quatre petits points que mon adversaire m'a infligés : Je ne suis pas revenchard, son fessier
a subit le même sort.
Je replace le blason au dessus de la grande cheminée et j'entre dans la cuisine. Si la salle des repas était notre temple, alors la salle de cuisine est notre
chapelle, c'est là que chacun de nous travaillait à glorifier le nom de Dull dans tout les plats que nous préparions. Les placards sont vides, aux crochets ne pendent
point de jambon, et il y a longtemps que les corbeilles à fruits ont disparus.
Je pleurs à chaudes larmes ce passé plein de vie que j'ai abandonné, comme si j'avais salis le nom même de Dull jusque dans les Saintes Cuisines ! Pardonnes moi
Draygos, pardonnes moi de revenir ici bien trop tard. C'est un travail bien trop immense que de reconstruire ton Eglise sur ces terres pour moi seul ton disciple, mais
n'entend bien faire entendre le nom de Dull dans les cuisines et les auberges du Roy
Sujet: The cake isn't a lie 
Mer 18 Jan - 1:12