- Le Commencement -

C’était il y’a a peine plus de huit années maintenant, par une chaude et calme nuit d’été, mais je m’en souviens comme si c’était hier, la déchéance de notre peuple, cela résonne encore à mes oreilles comme un son de cloche familier …

.........Dong
..................Dong
...........................Dong...

22h10

« Mère, pourquoi les cloche sonnent elles a cette heure ci ? »
« Je ne sais pas Sophia, vien on va voir ce qu’il se passe.»

Nous sortîmes toutes les deux sur le pallier de la maison, comme beaucoup d’autres a première vue, toute une troupe de badauds était agglutiné au bout de la rue, on n’entendait rien de plus que le son funeste des cloche au beau milieu de la nuit.

.........Dong
..................Dong
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Peu a peu, nous pûmes apercevoir des lueurs de torche qui remontaient lentement la rue. Ma mère eut un cri de stupeur étouffé, les yeux écarquillés, elle regardait par-dessus les épaules, la où je ne pouvais voir.

« Que se passe t’il mère ? »Dis-je alors d’une voix inquiète
« Viens vite ma chérie »

Elle me prit par la main et nous montèrent alors au premier étage à grandes enjambées, la elle ouvrit en grand la fenêtre et me portât dans les bras, sa peau était douce, mais malgré la chaleur de cette mi-juillet, je sentais des frissons parcourir son corps.

« Mon Dieu c’est terrible, pourquoi a-t-il fallu que ça arrive maintenant ... » Dit-elle soudain d’une voix tremblante.
Une larme perla le long de sa joue, je ne compris véritablement que lorsque je regarda ce qu’il se passait dehors…Des dizaines et des dizaines de soldat du Roy marchaient en rang en remontant la rue, on aurait aisément pu croire à une croisade, à quelques différences près. L’épée au fourreau, le casque dans une main et une torche dans l’autre, chaque soldat marchait silencieusement, trop peu être…
Quelques instants plus tard, j’ai eu la réponse a nombre de mes questions.
Là, au milieu de se cortège, porté par huit gardes plus sombre les uns que les autres se tenait Mandural, allongé sur un lit de rose blanche, je compris dès lors d’où venait la larme sur la joue de ma mère…

.................Mandural venait de rendre son dernier souffle.

Refermant doucement les volets, Mère me dit, dans un triste soupir :
« Viens ma fille, il est temps d’aller dormir, car demain est un autre jour »

Elle m’accompagna alors dans ma chambre, me mis au lit, déposa un baiser sur mon front, me chuchota un « je t’aime » au creux de l’oreille, puis repartit.
Je sentais bien que quelque chose la tracassait. Je sortis alors de mon lit, alla sur la pointe des pieds jusqu'à la porte de la chambre et l’entrouvrit juste assez pour entendre…

« …ement que je suis au courent ! Qui ne l’est pas hein »
« --voix inaudible-- »
« A cette heure ci ? Au nom du Très-Haut mais vous êtes fou ! Avez-vous pensez une seule seconde que j’ai ma fille avec moi, jamais je ne pourrais la faire venir dans une de nos r… »
« --voix inaudible-- »
« Qu-comment ? Non…c’est inconcevable…Si c’est une blague Arkaïne, elle est franchement déplacée en vue des circonstances actuelles ! »
« --voix inaudible-- »
« Mon Dieu... Bien, je vous suis, mais dépêchons nous ! »

La porte d’entrée se refermât doucement, il n’y avait plus un bruit à par les pas des soldats non loin, je courus alors vers la fenêtre qui donnait sur la rue, je vis Mère et une autre personne vêtu d’une longue cape grise, sûrement le dénommé « Arkaïne », partir en courant en direction du château. Je ne compris pas sur le coup. Je savais que Mère sortait de plus en plus tard le soir mais qu’elle se trouvait toujours là le lendemain matin à mon réveil. J’allais donc me recoucher d’un pas traînant.
Tout en me retournant dans mon lit afin de trouver le sommeil, je pensais à notre cher Roy qui n’était plus ; à Kaldrass, son fils aîné, qui allait bientôt prendre sa place sur le trône de notre glorieux royaume ; à Mère qui partait je ne sais où ; à Père qui était partit il y’a bien des années …

Et je m’endormis. Sans me douter une seule seconde se qui se passerait cette nuit là, une nuit qui allait marquer l’histoire d’une pierre rouge sang, une nuit où tout à basculé…

Un instant plus tard j’entendis des appels du plus profond de mes songes

… Sophia… réveille toi …

Il faisait si chaud, je n’avais pas envie de me lever…

« SOPHIA! »

Je me réveillai en sursaut, ne voyant aucunes lumière a travers les volets, je pus aisément constater qu’il faisait encore bien nuit dehors. Mère était entrain de sortir mes vêtements de ma commode.

« Mère que se passe t-il ? Pourquoi tu retires to… »
« Pas le temps ma chérie, habille toi vite et rejoins moi dans le salon, Surtout n’oublie pas ta cape ! »
« Mais … »

Trop tard, elle était déjà partie. Je m’habillai donc rapidement, tout en me demandant a quoi tout cela rimait. Sans oublier ma cape je descendis dans le salon. Arrivé a mi hauteur de l’escalier, j’entendis la voix d’un homme.

« Bon sang que fait elle ?! Elle va tous nous faire tuer si elle ne se dépêche pas. »
« C’est la dernière fois que je vous le dis Arkaïne, la situation n’est pas si dramatique que vous le penser, nous allons bientôt voir Sir K… »
« Retenez votre langue Helena, Il peux avoir des espions partout. »
« Arrêtez d’être aussi paranoïaque ! Galoregor s’en moque pas mal de se que pense les gens du peuple. »
« Je vous ai dis de … »

Au moment où j’entrai dans le salon, interrompant leur conversation qui commençait à tourner au vinaigre, je vis Mère et enfin Arkaïne, un homme d’une cinquantaines d’années, à peine plus grand que moi, il était vêtu du même capuchon gris que le soir précédent, et avait l’air comme … affolé et inquiet.
Mère sortit de sa cape son éternelle vieille montre à gousset qu’elle ne quittait jamais…

Je me souviens, il y’a des années de cela, avoir un jour pris cette fameuse montre pour jouer avec mes camarades, quand Mère s’en est rendu compte, elle est entrée dans une rage folle et m’a giflé, c’était la seule fois où elle n’a jamais porter la main sur moi, elle était revenu très peu de temps après en larme pour s’excuser, mais toujours en me demandant de ne jamais plus toucher à sa montre. Depuis elle l’a toujours gardée avec elle…

« 4h58, vous voyez Arkaïne, on est pile à l’heure, on a même encore 2 minutes devant nous… » Dit elle d’un air moqueur tout en rangeant sa montre.

Puis, tournant son regard doux vers moi, elle ajoutât.
« Tu es prête ma chérie ? »

Je fis un hochement de tête pour lui dire que oui, tout en voyant que Arkaïne ne m’avait pas quitté des yeux une seule seconde.
A l’instant où mon regard croisa le sien se retourna et dit à Mère :

« Bon vu que vous êtes prêtes toutes les deux, je ne vois pas vraiment pourquoi on s’attarde à rester ici, le temps joue contre nous Helena ! »
« Bon très bien allons y… »
« Met ton capuchon et reste bien près de moi ma chérie » Me chuchotât-elle prenant la direction de la porte d’entrée.

Je mis ma cape et abaissa le capuchon sur ma tête. Quand Mère vu que tout le monde était prêt, elle ouvrit la porte et nous sortîmes tous trois dans la rue alors déserte.

.........Dong
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Arkaïne ouvrait la voie, je me tenais à quelques pas dernière lui, suivie de très près par Mère. Nous marchions depuis très peu de temps seulement car on pouvait encore entendre le tintement des cloches, mais déjà je remarquai que Arkaïne était extrêmement nerveux, il ne cessait de jeter des regard à droite et à gauche tout en nous disant d’aller encore et toujours plus vite. Je faisais mon possible, je n’avais dormis que quelques heures et j’étais éveillée que depuis une poignée de minutes. Cet homme ne me plaisait décidément pas …

« Attendez Arkaïne, ce n’est pas la route du château… » Dit alors Mère en s’arrêtant brusquement.
« Je sais bien mais l’Organisation à décider de changer les réunion de place car … "Il" se doute de quelque chose… » Rétorqua le vieille homme sans s’arrêter de marcher
« Qui dans l’Organisation a pris cette décision sans m’en informer ?! Vous savez très bien que … »

Il s’arrêta alors, se retourna, regarda Mère droit dans les yeux et lui dis froidement.
« C’est moi, maintenant dépêchons vous d’avancer ou vous allez réussir à tous nous faire prendre ! »
« N-nous faire quoi prendre ?! Mais de quoi parlez vo… »

Trop tard, Arkaïne avait déjà repris la marche sans dire un mot de plus, tout en me demandant où nous allions je me retournai vers Mère pour lui demander, mais à peine mon regard croisa le sien qu’elle me dit alors tout bas d’une voix douce.

« Avance ma chérie, on en parleras plus tard, et ne t’inquiète pas tout se passera bien »

Tout en reprenant notre marche, je me demandai ce que pouvais bien être cette organisation, et quelle place jouait Mère à son sein. En sortant de mes rêveries quelques secondes plus tard, je vis qu’elle marchait à présent a coté de moi, je pouvais aisément lire la tension sur son visage d’une infinie beauté. Tout en la regardant je lui demanda :

« Mère, tout va bi… »

Sans avoir le temps de terminer ma phrase je butta dans Arkaïne qui s’était arrêter sans nous prévenir. Il avait le regard fixé sur le bout de la rue, on entendait rien d’autre que le son des fers de chevaux claquant le pavé a une centaine de mètres de là…

Arkaïne m’attrapa par le bras et m’entraîna vivement dans une ruelle obscure, je sentais Mère juste derrière moi alors que nous nous cachâmes derrière une pile de caisse en bois. Les bruit de pas se reprochèrent de plus en plus mais on ne voyait toujours rien…
La ruelle faisait a peine moins de 2 mètres de large, des débris de bois jonchaient le sol pavé frais et humide un peu trop glissant à mon goût.

« Plus un bruit, ils arrivent… »

En effet, 2 chevaux et 3 hommes à pied passèrent à quelques mètres de nous, sans nous voir fort heureusement. Ils ressemblaient à des soldats, mais je n’en avais jamais vu de pareil auparavant. Ils marchaient dans un but bien précis, torche à la main, ne parlant que guère et arborant fièrement un bouclier de couleur rouge sang…

« ... La milice personnelle de Galoregor ... et je doute qu’elle soit de sortie pour faire un tour de garde… » Dit il d’un air sombre

Mère le regarda alors fixement.

« Sa milice dans les rues ? … Galoregor ne prendrait pas se risque a mois que … »
« Exactement, il faut nous dépêcher nous ne somme plus très loin »

Nous reprîmes notre route, traversant nombres de petites ruelles plus ou moins sombres pendant une petite dizaine de minutes jusqu'à arriver près d’une bâtisse a quelques mètres du mur d’enceinte.
Arkaïne s’approcha de la porte, frappa 2 coups, 3 coups puis encore 2 coups. La petite lucarne sur la porte s’ouvrit rapidement et 2 yeux noirs nous regardèrent tous trois de la tête aux pieds.

« Le fourbe est en marche vers la rédemption » chuchota Arkaïne au gardien.

La lucarne se refermât violement, et la porte s’ouvrit peu à peu, laissant une intense lumière s’en échapper. Nous rentrâmes alors tous trois dans la bâtisse. Je remarqua alors le hall vide de toute décorations, les murs nus, et les quelques meubles plus ou moins d’aplomb a même le pavé.

« Vous êtes en avance » dit brusquement le gardien
« C’est la porte au fond a droite, prenez votre temps, mais sachez que d’après les nouvelles vous serez malheureusement que trop peu se soir » ajouta t il sombrement.

Il se rassit sur la seule et unique chaise de la pièce, rouvrit son gros livre intitulé « maîtrise de soi en toutes circonstances » et continua de lire.

« Bien allons-y… »

Après quelques mètres nous arrivâmes devant la grande porte en chêne que le gardien nous avait indiqué et que Arkaïne ouvrit prestement. Celle-ci déboucha sur une vaste pièce pauvrement éclairée, au centre se trouvait une table d’environ 6 mètres de long. Deux personnes étaient assises en bout ; un vieux mage d’un age indéfinissable entrain de tenir une discution houleuse avec un jeune homme qui nous tournait le dos. Lorsque nous approchâmes de la table l’homme se retourna pour nous accueillir, c’est à cet instant que je le reconnus, c’était Kaldrass, le Roy Kaldrass en personne !